Entretien professionnel : obligations et optimisation

Chaque salarié a droit à des entretiens professionnels. Ces entretiens sont importants pour leur carrière et la gestion des talents dans les entreprises.

Ces entretiens, qui sont obligatoires par la loi, permettent aux employeurs et aux salariés de discuter de leurs carrières. Mais comment respecter ces obligations et en tirer pleinement parti, notamment dans le domaine de l'intérim ?

Selon le Code du travail (art. L. 6315-1), tous les employeurs doivent organiser des entretiens professionnels pour leurs salariés. Voici les principales obligations légales :

• Fréquence : L'entretien doit se faire tous les deux ans. Il doit aussi être proposé après de longues absences. Cela inclut un congé de maternité, un congé parental ou une période de mobilité volontaire sécurisée.

• Objectifs : Cet entretien vise à examiner les perspectives d'évolution professionnelle du salarié, notamment en termes de qualifications, de formation, et de validation des acquis de l'expérience (VAE). Il permet également de discuter de l'activation du compte personnel de formation (CPF) et des financements possibles par l'employeur.

• Bilan à six ans : Tous les six ans, un bilan est effectué pour s'assurer que le salarié a bénéficié des entretiens prévus et d’au moins une formation non obligatoire. Ce bilan doit être formalisé par un document remis au salarié. Les 2 entretiens (professionnel et bilan formation à 6 ans) doivent être formalisés par écrit.

• Sanctions : En cas de manquement, les entreprises de plus de 50 salariés risquent un abondement correctif du CPF, fixé à 3 000 euros par salarié concerné.

Optimiser la gestion des entretiens professionnels

Spécificités des entretiens en intérim

Dans le secteur de l’intérim, les entretiens professionnels prennent une dimension particulière en raison de la durée limitée des missions et de la nature temporaire des emplois. Cependant, les agences d'intérim ont des obligations similaires aux autres employeurs :

• Conditions d’éligibilité : Les salariés intérimaires en contrat de mission (CTT) doivent justifier d'une ancienneté de 1 600 heures sur deux ans dans la même agence pour bénéficier d'un entretien professionnel (dont 800 heures la 2^ème année).

• Organisation adaptée : L'entretien peut se tenir pendant ou en dehors des missions. Lorsqu'il a lieu pendant une mission, il est couvert par un contrat de mission-formation. Dans les 2 cas, le salarié intérimaire doit être rémunéré pour le temps consacré à cet entretien.

• Formation continue : Le FAF.TT (Fonds d’assurance formation du travail temporaire) soutient l'accès des intérimaires à des formations non obligatoires pour renforcer leur employabilité. Il a pour mission de développer la formation professionnelle continue dans ce secteur, d'informer et d'accompagner les entreprises dans leur choix de formations, de les financer et d'une manière générale à assurer la qualité des formations et leur adéquation avec les besoins rencontrés. 

• Valorisation des compétences : Ces entretiens permettent de reconnaître les compétences acquises et d'identifier des parcours professionnels, favorisant ainsi l'évolution de carrière des salariés. L’objectif des entretiens est donc le même pour les intérimaires que pour les salariés permanents. Néanmoins, l’entretien à 6 ans n’est pas obligatoire pour les intérimaires.

Conclusion

L'entretien professionnel est un outil essentiel pour soutenir le développement des compétences et renforcer l'engagement des salariés.

En respectant ses obligations et en exploitant stratégiquement ces entretiens, les entreprises peuvent transformer une contrainte réglementaire en une opportunité de croissance, tant pour elles que pour leurs collaborateurs.

Dans le secteur de l'intérim, où la flexibilité est une norme, ces entretiens jouent un rôle décisif pour garantir un accompagnement personnalisé et durable.